Fientes, Fictions, Figures: Images de l'Invisible. Jacques Aumont.
Séminaire de l’axe EMOI 2018-2019 master-doctorat
8 séances de 3 heures Mercredi 15h-18h (salle 677). Début des cours: le 26 septembre 2018
Nous partirons de deux thèses, d’ailleurs liées. D’une part, le visible a un rapport essentiel à l’invisible (l’un n’existe pas sans l’autre). D’autre part, toute image est l'image d'un invisible (sinon elle ne sert à rien ou à peu près). Ces deux propositions ne seront pas démontrées frontalement (elles ne sont pas démontrables), mais illustrées par tout le séminaire, qui cherchera à explorer les modalités très diverses par lesquelles un art d’image, le cinéma, affronte et traite l’invisible.
Pour être plus concret, il existe deux grandes modalités de l’invisibilité, dans la réalité comme au cinéma. Il y a tout le jeu des battements du visible, avec ses cadres, ses caches, ses apparitions et disparitions : un invisible de circonstance, ou invisible contingent. Et il y a ce qui ne se voit jamais, parce qu’il se manifeste autrement que par la vue, ou ne se manifeste pas : un invisible de nature, ou invisible essentiel. En cinéma, cela se traduit de manière simple : il y a ce qui relève de la mise en scène, et ce qui relève plutôt de certains scénarios.
Le séminaire s’attachera non exclusivement, mais principalement, à l’image cinématographique dans tous ses états, artistiques ou non. Sans prévoir dans le détail comment la réflexion évoluera, une hypothèse directrice sous-jacente sera la connivence, dans toute image mouvante, de ces deux modalités, ou de ces deux états, de l’invisible.
Jacques Aumont est professeur émérite à l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et directeur d’études à l’EHESS. Il a publié de nombreux ouvrages sur le cinéma et l’image dont, parmis d'autres, L’Œil interminable et Matière d’images (La Différence), Le Montreur d’ombre et Que reste-t-il du cinéma ? (Vrin) L’Attrait de la lumière et L’Attrait de l’oubli (Yerllow Now), À quoi pensent les films ? (Séguier), Amnésies. Fictions du cinéma d'après Jean-Luc Godard (POL).